mercredi 30 décembre 2009

Sociodidactique des langues d'enseignement dans le contexte kanak, mardi 15/12 au LPL


Compte rendu de la communication de V. Filliol : Sociodidactique des langues d'enseignement dans le contexte kanak, mardi 15/12 au LPL

Par cette froide soirée de décembre, Véronique Filliol a amené un vent d'exotisme et de chaleur avec la présentation de ses recherches sur les langues et cultures kanak, dans le cadre d'une réflexion sociodidactique des langues d'enseignement dans le contexte kanak.

Elle a commencé par présenter le contexte sociolinguistique calédonien, qui présente une grande diversité des langues kanak:

28 langues kanak + 1 créole (le Tayo) + des langues polynésiennes, indonésiennes, asiatiques, anglais, bichenawar + les français calédoniens.

Malgré cette diversité, c'est un pays à langue dominante unique : le français. Les langues kanak ont longtemps été opposées au français: la représentation du français correspond à celle de langue de communication, comme vecteur de la réussite académique, mais rejeté comme langue de culture, de la tradition. Les langues kanak correspondent à la langue du coeur, de la culture, de la tradition, mais aussi de l'échec scolaire, de l'enfermement, du repli identitaire. On leur refuse la fonction didactique.

Il s'agit pour l'équipe de chercheurs de sortir de cette vision, de valoriser la langue française dans ses autres dimensions (culturelles... ) et les langues kanak comme langues d'enseignement. Le rapport des langues en présence est un obstacle à penser et à construire.

V. Fillol développe ensuite les actions de formation mises en places pour s'orienter vers un école plurilingue. Depuis les accords de Nouméa (1999), la Nouvelle-Calédonie est en processus d'indépendantisation. En 2000, les compétences pour l'enseignement primaire ont été transférées localement. "Les langues kanak sont avec le français, des langues d'enseignement et de culture", précisent les textes officiels.



Le politique précède l'application pratique. Entre 2002 et 2005, une première phase d'expérimentation est mise en place, dont les finalités sont tripartites :

- Objectifs pédagogique: développement langagier des élèves, épanouissement intellectuel et affectif,

- Objectif sociétal : favoriser le vivre ensemble,

- Objectif patrimonial : transmettre le patrimoine culturel.


Une dernière partie de sa présentation était consacrée aux enjeux d'une sociodidactique du français et des LCK en Nouvelle Calédonie. L'idée est d'accompagner et d'orienter la réforme de l'école vers une école plurilingue. Il s'agit de déconstruire les représentations qui induisent de la méfiance à l'égard de l'introduction des langues kanak à l'école, mais aussi de la méfiance de la recherche. L'innovation éducative ne peut se construire que sous la forme d'un travail coopératif entre enseignants en formation, enseignants en exercice, enseignants chercheurs. Une recherche conjointe avec la Polynésie française et la Guyane est en cours en ce sens, avec pour objectif la valorisation des langues d'origine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Actualité

1er avril, 14h, LPL : P. Blanchet " Contexte, situation, contextualisation en sociodidactique : éléments pour une clarification épistémologique et méthodologique"
25/26 mars, LPL : Journées "Learner varieties/ Variétés d'apprenants", organisé par D. Véronique
18 mars
, 14h, LPL : P. Escudé, intercompréhension
17 mars, 16h/18h, LPL : Marie-Christine JAMET, "L’intercompréhension: pratiques et recherches sur l’oral"

Rechercher