mercredi 30 décembre 2009

Meilleurs voeux 2010


Journées des doctorants FLE : 15/16 janvier 2009

Programme en préparation

Vendredi 14h - 18h

Elisabeth Gerber
"Enjeux de l'évaluation et de la certification des compétences linguistiques chez les publics migrants. Cas de la France et de la Suisse."

En France et en Suisse, le parcours d’implantation des adultes migrants est ponctué, à certaines étapes-clés, d’évaluations des compétences de communication langagières portant sur la langue du territoire d’accueil. Ainsi, dans un premier temps, ces actes d’évaluation seront placés dans leur contexte socio-politique, pour faire émerger des enjeux d’ordre sociaux.
En second lieu, l’analyse puis la mise en perspective de deux types d’actes évaluatifs l’un de nature «certificative» -au travers du Diplôme Initial de Langue Française-, l’autre de nature «formative» -utilisant le Portfolio Européen des Langues- permettront d’identifier les impacts ou enjeux d’ordre didactique, pour l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère auprès des publics migrants.

Ali Pakdel
"Une approche systémique de l’enseignement/apprentissage des langues en ligne : l’évolution de l’objet de l’activité d’apprentissage de langue et son impact sur les composantes du système de l’activité"
Les évolutions sociales de ces dernières décennies ont progressivement fait évoluer l’objectif social de référence de l’acte de l’apprentissage d’une langue étrangère. Si auparavant, l’objectif était de devenir capable de mener à bien des communications dans le cadre de brefs échanges en langue étrangère, avec l’augmentation de la libre circulation et de la migration des citoyens à travers l’Europe et dans différents pays du monde, il s’avère à présent indispensable de permettre aux citoyens de devenir capables d’agir avec les autres au moyen des langues étrangères dans différents contextes de la vie sociale et professionnelle. Au-delà des compétences de communication, ce sont les compétences de co-action sociale en langue étrangère qui sont désormais visées. Il s’agit en réalité d’un changement important : les compétences visées par l’activité d’apprentissage d’une langue étrangère représentent la finalité de l’activité, déterminent sa dynamique et exercent un impact direct sur la nature de toutes ces composantes.
Le modèle de l’activité humaine offert par les développements les plus récents de la théorie de l’activité nous permet de rendre compte des composantes instrumentales et sociales d’une activité d’apprentissage et de la complexité de leurs interactions. Ainsi, nous savons que les instruments, les communautés sociales, les règles et la division du travail font partie intégrante de toute activité d’apprentissage et influent directement ou indirectement la façon dont le sujet peut accéder à la finalité (objet) de l’activité.
Dans le contexte de l’apprentissage des langues en ligne et à travers une approche systémique de l’apprentissage des langues basée sur la théorie de l’activité, nous montrerons comment l’évolution des compétences visées en didactique des langues rend indispensable une évolution de la nature des communautés sociales et des instruments techniques exploités dans le cadre de l’activité, mais aussi une évolution des règles et de la division du travail mis en œuvre dans l’activité. L’évolution de l’objet de l’activité fait ainsi évoluer toutes ces composantes : dans le contexte de l’apprentissage des langues en ligne, l’évolution des communautés sociales concerne surtout l’enrichissement du cadre social restreint de la classe de langue avec les contextes sociaux plus larges et plus ouverts fournis par des « communautés virtuelles d’intérêt, de pratique et d’apprentissage ». Quant à l’évolution des instruments techniques, elle concerne surtout l’avancement des environnements traditionnels d’apprentissage en ligne vers de nouveaux types d’environnements appelés « environnements personnels d’apprentissage ». Finalement, l’évolution des règles et de la division du travail concerne le remplacement des exercices formels et des tâches artificielles ou simulées par des tâches plus authentiques avec une forte dimension sociale et actionnelle.

Isabelle Salengros
"Internet et approche culturelle auprès d'apprenants de FLE : le cas de l'école Nationale des Ponts et Chaussées"
Cette communication a pour objectif de présenter l'avancée de nos recherches. Celles-ci relèvent de l'enseignement / apprentissage du Français Langue Étrangère (FLE) et de l'usage des TIC mais plus précisément d'Internet dans le domaine de la didactique des langues. Nous souhaitons, entre autres, étudier les potentialités d'Internet lors d'une approche culturelle adressée à des apprenants de FLE dans le contexte d'une Grande École d'ingénieurs. Un travail préliminaire (DEA), auprès de ce public, nous a permis de dégager quelques atouts d'Internet, pour aborder des thématiques culturelles, notamment grâce à la combinaison sur un même support de l'image, du son et du texte (multicanalité et multiréférentialité). Nous avons également tenu compte de recherches connexes telles que l'utilisation des TIC pour la formation, la didactique des langues, la psycholinguistique, etc. Au terme de cette première recherche, nous avons fait le constat suivant : les élèves étrangers peuvent rencontrer des difficultés à intégrer une formation d'ingénieur et plus particulièrement celle d'une Grande École. Ces étudiants semblent avoir du mal à partager les connivences des élèves français et / ou francophones qu'ils côtoient chaque jour (expériences de vie, motivations, occupations différentes). Il nous a semblé pertinent d'approfondir nos recherches antérieures afin d'essayer de proposer des solutions aux difficultés d'adaptation et / ou "d'intégration" rencontrées par les élèves étrangers de l'École nationale des ponts et chaussées (École des Ponts ParisTech).
Nous avons travaillé avec un groupe d'apprenants de FLE et avons tenté d'apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :
- quelle(s) piste(s) pédagogique(s) l'enseignant retiendra-t-il pour une approche culturelle intégrant Internet comme principal support pédagogique ? Quelle(s) pratique(s) adoptera-t-il avec ce support ?
- est-il possible d'établir une typologie des activités réalisables dans ce domaine avec Internet pour que d'autres enseignants puissent les appliquer ?
- quelles sont les potentialités d'Internet pour aborder des connaissances culturelles ?
- cette approche culturelle pourrait-elle aider les apprenants à comprendre et / ou partager plus facilement les connivences des élèves français et / ou francophones ?

L'étude s'intéresse d'une part aux particularités qui différencient et / ou réunissent les élèves étrangers des élèves français et / ou francophone de l'École. Elle s'appuie d'autre part sur un apport théorique abordant des notions telles que la construction des connaissances, la recherche en ligne, la formation d'adultes, l'étude de faits culturels. La dernière partie traite de la configuration du module pédagogique qui s'est basé en partie sur les éléments théoriques cités précédemment et sur l'analyse des données recueillies grâce à des entrevues de groupes et des questions réalisées auprès des deux publics. Nous montrons finalement l'intérêt d'Internet pour une approche culturelle. Nous espérons que les résultats obtenus pourront servir d'autres recherches abordant des faits culturels en langues étrangère et qui souhaiteraient aider des apprenants de langue étrangère (LE) à comprendre, décrypter et / ou s'approprier des éléments culturels de la culture cible afin que ceux-ci soient "armés" pour créer des échanges voire des connivences avec les locuteurs de la langue cible étudiée.

Mots clés : approche culturelle, connivences, construction des connaissances, communication, formation d'adultes, didactique des langues, Internet, recherche en ligne, travail collectif.
À propos de la doctorante : Isabelle Salengros—Iguenane prépare une thèse à l'université d'Aix-en-Provence. Ses recherches portent sur l'intégration d'Internet comme support pédagogique en classe de Français Langue Étrangère (module en présentiel). Elle enseigne la langue et la culture français à l'École des Ponts Paristech.

Samedi 9h - 12h
Rosalie Lolo Happy Monney

"Description du protocole méthodologique pour l’évaluation d’un modèle d’enseignement bilingue en Côte d’Ivoire"
Le projet école intégrée (PEI) est l’expérimentation d’un modèle d’enseignement bilingue transitoire en cours en Côte d’Ivoire. Il a été crée en 2000, avec pour mission d’optimiser la scolarisation des apprenants des zones rurales à partir des langues nationales. En effet, on enregistre un faible taux de scolarisation dans les villages, (le taux d’inscription dans le préscolaire est de moins 6% pour chacune des régions que comptent l’effectif national, in indicateurs du secteur Education/Formation 1997/1998, UNESCO). Sur le terrain dix (10) localités pilotes ont été choisies, selon les grandes répartitions territoriales, (les régions : de la vallée de Bandama, de l’Agnéby, du sud Comoé, des lagunes, du Bafing, du moyen-cavally, des montagnes, du Zanzan, des savanes, du bas-sassandra). Dix(10) langues ivoiriennes propres à ces régions, (Abidji, Agni, Akyé, Baoulé, Bété,Guéré,Koulango,Mahou,Senoufo,Yacouba) servent à l’enseignement au cours des trois premières années du primaire puis sont remplacées progressivement par le français, langue officielle et de scolarisation. L’enseignement est exclusivement en français à partir du cours élémentaire deuxième année, CE2 jusqu’au CM2.
Notre recherche vise à évaluer la performance des élèves du PEI à l’oral et à l’écrit en français et dans les disciplines non linguistiques, au niveau du cours préparatoire deuxième année(CP2), et du cours moyen deuxième année (CM2). C’est en classe de CP2, que les deux modèles d’apprentissage (bilingue et monolingue), utilisent un support langagier spécifique pour l’acquisition d’une discipline non linguistique. Ce niveau représente donc un point stratégique du processus d’acquisition, parce que les élèves achèvent un parcours d’apprentissage à l’écrit comme à l’oral en L1 d’une durée de deux ans. Le CM2, est le niveau de fin de cycle au primaire, il traduit donc le profil de sortie des élèves. Notre approche est comparative : deux types d’élèves, ceux issus du système bilingue de scolarisation et ceux du modèle monolingue (en français) sont comparés à partir des notes obtenues à l’écrit et à l’oral aux batteries de test élaborés. Nous avons conçu les tests écrits à l’aide des exercices de manuels scolaires au programme, en prenant en compte la progression des maîtres par rapport au curriculum officiel. A l’oral, nous avons repris le test de Robert Chaudenson, ( l’évaluation des compétences linguistiques en français, le test d’Abidjan, Québec,1997, Didier Erudition), en modifiant certaines rubriques afin de l’adapter à notre groupe d’élèves.
Notre objectif est de vérifier l’incidence de l’apprentissage en langue maternelle sur le parcours scolaire des élèves issus du PEI, à partir de la comparaison des résultats des deux cohortes d’élèves.

Farhad Etezadi
"Une étude des stratégies communicatives dans l’activité de la prise de notes en FLE"
Notre communication vise à mettre en relief les représentations mentales (sémantique et linguistique) mobilisées par des locuteurs apprenants de français langue étrangère, lors de la tâche de prise de notes. A cette fin nous nous proposons de comparer des locuteurs compétents dans cette langue avec des apprenants iraniens de français langue étrangère. Le recueil des données a été effectué à partir de deux groupes de noteurs en France et en Iran. Le corpus Français a été produit par une quinzaine de noteurs académiques, en doctorat et en master 2 des sciences du langage à l’université de la Sorbonne-Nouvelle à Paris 3. Le corpus Iranien a été fourni par une dizaine d’enseignants et de futurs enseignants du FLE, suivant une formation continue consacrée à la méthodologie du français langue étrangère, auprès du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France en Iran.
L’objet de notre étude demeure dans la caractérisation des stratégies communicatives mises en œuvre lors de la prise de notes en FLE. L’étude vise également à identifier et à comparer les procédés de condensation (abréviation et substitution) et de structuration utilisés dans les deux corpus. Notre étude s’intéresse également à évaluer la fidélité des textes par rapport aux originaux, en fonction du nombre de l’unité de sens transcrits.
Dans le cadre de la perspective psycholinguistique que nous avons retenue, il nous a semblé pertinent de suggérer une synthèse fondée sur une typologie et une quantification des stratégies communicatives ainsi que des procédés attestés dans la production des corpus; que ce soit au niveau de l’unité lexicale (condensation), de l’unité de sens (traitement micro et macro structurel) et qu’au niveau discursif (topogrammes et signes de métadiscours).

Les activités plurilingues dans le développement des compétences métalinguistiques des élèves

Communication de Stéphanie Clerc, université de Provence : "Les activités plurilingues dans le développement des compétences métalinguistiques des élèves"
Des études conduites auprès d’élèves plurilingues nouvellement scolarisés en France ou nés en France de parents étrangers révèlent l'attachement important à la langue familiale – généralement exclue de l'espace scolaire - et la tendance à considérer la langue de scolarisation - le français - comme une langue seulement fonctionnelle. Ce constat nous conduit à une réflexion sur la pertinence des pratiques didactiques interlinguistiques soucieuses d'établir des passerelles entre les langues du répertoire plurilingue des élèves. Les activités interlinlinguistiques, outre qu’elles permettent de « légitimer » les pratiques linguistiques des élèves, sont, comme le montre l’analyse des interactions au cours de ces activités, propices au développement des compétences métalinguistiques.

comCLERC1109                                                                                                                                                

Sociodidactique des langues d'enseignement dans le contexte kanak, mardi 15/12 au LPL


Compte rendu de la communication de V. Filliol : Sociodidactique des langues d'enseignement dans le contexte kanak, mardi 15/12 au LPL

Par cette froide soirée de décembre, Véronique Filliol a amené un vent d'exotisme et de chaleur avec la présentation de ses recherches sur les langues et cultures kanak, dans le cadre d'une réflexion sociodidactique des langues d'enseignement dans le contexte kanak.

Elle a commencé par présenter le contexte sociolinguistique calédonien, qui présente une grande diversité des langues kanak:

28 langues kanak + 1 créole (le Tayo) + des langues polynésiennes, indonésiennes, asiatiques, anglais, bichenawar + les français calédoniens.

Malgré cette diversité, c'est un pays à langue dominante unique : le français. Les langues kanak ont longtemps été opposées au français: la représentation du français correspond à celle de langue de communication, comme vecteur de la réussite académique, mais rejeté comme langue de culture, de la tradition. Les langues kanak correspondent à la langue du coeur, de la culture, de la tradition, mais aussi de l'échec scolaire, de l'enfermement, du repli identitaire. On leur refuse la fonction didactique.

Il s'agit pour l'équipe de chercheurs de sortir de cette vision, de valoriser la langue française dans ses autres dimensions (culturelles... ) et les langues kanak comme langues d'enseignement. Le rapport des langues en présence est un obstacle à penser et à construire.

V. Fillol développe ensuite les actions de formation mises en places pour s'orienter vers un école plurilingue. Depuis les accords de Nouméa (1999), la Nouvelle-Calédonie est en processus d'indépendantisation. En 2000, les compétences pour l'enseignement primaire ont été transférées localement. "Les langues kanak sont avec le français, des langues d'enseignement et de culture", précisent les textes officiels.



Le politique précède l'application pratique. Entre 2002 et 2005, une première phase d'expérimentation est mise en place, dont les finalités sont tripartites :

- Objectifs pédagogique: développement langagier des élèves, épanouissement intellectuel et affectif,

- Objectif sociétal : favoriser le vivre ensemble,

- Objectif patrimonial : transmettre le patrimoine culturel.


Une dernière partie de sa présentation était consacrée aux enjeux d'une sociodidactique du français et des LCK en Nouvelle Calédonie. L'idée est d'accompagner et d'orienter la réforme de l'école vers une école plurilingue. Il s'agit de déconstruire les représentations qui induisent de la méfiance à l'égard de l'introduction des langues kanak à l'école, mais aussi de la méfiance de la recherche. L'innovation éducative ne peut se construire que sous la forme d'un travail coopératif entre enseignants en formation, enseignants en exercice, enseignants chercheurs. Une recherche conjointe avec la Polynésie française et la Guyane est en cours en ce sens, avec pour objectif la valorisation des langues d'origine.

Actualité

1er avril, 14h, LPL : P. Blanchet " Contexte, situation, contextualisation en sociodidactique : éléments pour une clarification épistémologique et méthodologique"
25/26 mars, LPL : Journées "Learner varieties/ Variétés d'apprenants", organisé par D. Véronique
18 mars
, 14h, LPL : P. Escudé, intercompréhension
17 mars, 16h/18h, LPL : Marie-Christine JAMET, "L’intercompréhension: pratiques et recherches sur l’oral"

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